![5M ! Témoignages d’habitants NM](https://i1.wp.com/memoiresdemiramas.com/wp-content/uploads/2016/10/IMG_0091-avant.jpg?fit=1024%2C768)
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Alain……………. Le Trident
Je suis arrivé dans le quartier le 21 décembre 1973. C’était le chantier ! Carrément !
Quand ils ont creusé le réseau d’égouts, du rond point de l’école Van Gog à la Gendarmerie, ils ont fait des tranchées de 10 m de profondeur. Au tir de mine ! Pour passer au bout de l’école Van gog, et aller à Molières faire des courses, on passait sur le « pont de la rivière kwaï », par dessus ces tranchées à 10 m de profondeur.
Dans le quartier, au début, il n’y avait pas de magasins. Il y avait un boulanger ambulant qui veniat, il s’appelait Russsac. Il venait avec une 2CV fourgonnette. Il a fait des sous ! Il avait sa boulangerie dans le centre de Miramas.
On est arrivés au bâtiment H15 du Trident, dans le « U ». C’est le « U » qui a été construit en premier. Il y avait une immense grue ( de 30 m ou 45 m de hauteur), qui était place des Vents Provençaux, devant là où est la pharmacie maintenant. On a assisté à la construction du Bât A et Bât B du Trident.
On vivait « chantier ». On entendait les sirènes de chantier à 7h15, à 12h, à 13h15 à 17h15. Il y avait des cabanes de chantier à la place de l’école Van Gog. Les ouvriers étaient marocains, portugais. C’était des grandes cabanes de chantier, vert militaire.
Il y avait une poussière !!! Et un bruit!!! Des odeurs de peinture…
Le soir, quand il faisait nuit, quand on rentrait chez nous, il il n’y avait pas d’éclairage, pas de trottoirs, rien… On traversait le chantier… Il nous fallait une lampe de poche et un bâton. Quand il pleuvait, les trous d’eau, on les voyait pas, c’était la piscine !
On venait de Lorraine, de Guenange. J’avais 15 ans quand on est arrivés. On était les « sdf » de la sidérurgie. On est originaire de Champagne, mon père était parti travaillé en Lorraine, de 1968 à 1973, dans la Sidérurgie. Puis, on est venus à Miramas, en 1973.
Au début, dans le quartier, il n’y a avait que des lorrains. Il y avait une ambiance. Des fêtes… Cela commençait à la Ste Catherine, puis la fête des musiciens, puis la Ste Barbe, la St Nicolas, Noël (oh là là l’ambiance à Noël), puis jusquà la St Patrick… Les lorrains, on nous appelait les « pointus », c’est à dire les allemands (ceux qui avaient des casqueqs pointus)…. Cela se voyait ceux qui venaient de Lorraine, ils étaient en tee-shirts, en manches courtes. Ici, le soleil, le climat… C’était une grande différence.
Je travaille pour 13 Habitat depuis 1979. Pour la retraite, on m’a demandé si je voulais partir du quartier. Non, je veux y rester, j’y suis bien.
Ce que j’aime dans le quartier, c’est l’ambiance. J’ai toujours connu tout le monde. C’est mon village.
Ce que je n’aime pas, c’est quand ils ont fermé le Sodim, c’est un mauvais souvenir. Lorsqu’ils ont fermé le Sodim, cela enlevé toute l’ambiance du quartier, la convivialité. Les gens sont partis faire leurs courses ailleurs, à droite, à gauche, chacun dans son coin, de son côté. Le Sodim a été fermé en 1992. Il était ouvert depuis 1977. J’y ai même travaillé. J’étais à la chaïne de marquage, et le mercredi, j’étais à la pompe à essence.
Brigitte…………Le Trident
Je suis arrivée en avril 1974 à Miramas. J’avais 10 ans. J’habitais le Trident, le « U », le bâtiment J.
Le bâtiment était tout neuf, à peine fini. Il n’y avait pas l’eau, pas l’électricité. On nous donnait des tickets pour aller se doucher dans l’un des deux hôtels de Miramas. On nous donnait des tickets aussi pour manger. On nous amenait le petit déjeuner. La Solmer nous payait tout…..
L’appartement était complètement vide. On avait que des lits de camps. Tout était en travaux. On a changé plusieurs fois d’appartement. On ne choisissait pas. On nous disait vous allez là-bas, un appartement est fini. Il y avait les ouvriers partout, et on y allait.
On était au bout de la ville de Miramas. Il n’y avait pas d’école, pas de magasin. On avait l’impression qu’on nous avait mis là, en attendant de savoir ce qu’on allait faire de nous.
On venait de Lorraine. De Fameck. Il y en avait qui venaient de Ukange, de Thionville, de Haut Yutz, de Bas Yutz. En majorité, nous venions tous de Lorraine. En 1974, dans les immeubles, il y avait surtout des lorrains, et aussi des espagnols. Petit à petit, les lorrains sont partis des immeubles, d’autres sont arrivés.
D’avril à juin 1974, on allait à l’école dans des préfabriqués. C’était Geneviève Baudoux, l’institutrice à l’époque, elle s’occupait bien de nous.
Le Bâtiment G du Levant a été fermé quelques années. Il y avait de très grands appartements, pour des familles avec 5,6,7 enfants. Ils ont réouvert le bâtiment avec des logements plus petits.
Andrée
Je suis arrivée en 1977, je venais de Lorraine. Je me souviens que ce n’était pas facile. Les gens de la région avaient du mal avec les gens qui venaient du Nord, de Lorraine, et qui prenaient le travaul des gens d’ici. Mais il y avait une belle ambiance festive entre les lorrains.
Dans le quartier, ce que j’aime c’est les transports en commun, c’est pratique, c’est gratuit, il y en a beaucoup. Il y a aussi une pharmacie, un médecin. Mais il n’y a pas assez de commerces.
Ce que je n’aime pas dans le quartier, c’est les incivilités. Le quartier se dégrade (vétuste). Les habitants ne sont pas aimables, on entend des insultes.
Marie Rose ….. Trident
J’ai 86 ans.
Je suis née à Oran en 1931, je suis une pied-noir qui a fait toute la France. Je suis arrivée en France en 1962, à Toulouse, puis Bordeaux. Puis Nantes, où mon mari a été muté. Il est mort en 1971. Alors je suis allée dans le Nord à Dunkerque, rejoindre ma famille qui travaillait dans les ports.
Je suis arrivée dans le quartier en 1976, à l’ouverture du Sodim. Je travaillais chez Sodim à Dunkerque, j’ai demandé ma mutation au Sodim de Miramas. J’y ai travaillé pendant 13 ans. En 1989, suite à une baisse d’activité (liée à l’ouverture d’Intermarché), je suis partie à l’amiable.
Dans le quartier, je me suis adaptée tout de suite. Je suis bien avec tout le monde. J’aime la diversité du quartier et discuter au soleil avec les voisins. J’aime la solidarité de mon quartier.
Ce que je n’aime pas, c’est les jeux de ballon. Quand on s’asseoit avec des amis sur un banc et que l’on est gênés par les ballons.
Le Sodim, c’était bien, c’était ouvert du lundi au samedi. Le Sodim manque beaucoup ici. Il manque un magasin comme cela ici.